Le Portugal est un véritable circuit de temples, de cultes et de fêtes religieuses que vous pouvez parcourir, animés par la foi ou par une spiritualité d'origine plus universelle, que ce soit en quête de sacré ou de soi-même.
À commencer par Fátima, la capitale de la Paix et l'un des principaux lieux de pèlerinage du culte marial dans le monde entier, les motifs de visite ne manquent pas, de la route des cathédrales aux simples sanctuaires et chapelles dédiés aux saints patrons locaux.
Grâce au patrimoine que sa présence laissa sur le territoire portugais, la foi juive est aujourd'hui une bonne raison de découverte, tout particulièrement dans la région Centre du Portugal. Et aujourd'hui, les chemins qui sont parcourus par les pèlerins qui suivent les traces anciennes à destination de Saint-Jacques-de-Compostelle sont multiples.
Finalement, nous sommes tous frères dotés du même esprit d'égalité dans la différence, liés par une cause commune qui consiste dans l'ouverture ancestrale envers autrui, caractéristique des Portugais. C'est tout simplement parce que nous croyons et que nous nous sentons animés par ce mouvement authentique de l'amour et de l'accueil dans la joie de ceux qui nous rendent visite, quelle que soit leur croyance religieuse.
Fátima, un Voyage à l'Autel du Monde
Le sanctuaire de Fátima est l'une des principales références du culte marial, attirant des pèlerins du monde entier.
L'endroit où se trouve le sanctuaire de Fátima, Cova da Iria, était jusqu'en 1917 un lieu-dit inconnu situé dans la paroisse de Fátima, dans la commune d'Ourém. Cette année-là, un évènement religieux qui a profondément changé son histoire et son importance a eu lieu, lorsque trois jeunes bergers, Jacinta et ses deux cousins Francisco et Lúcia, ont été les témoins d'apparitions successives de Notre-Dame du Rosaire. Initialement considéré avec réserve par l'Église, mais déjà vénéré par le peuple, ce phénomène ne sera reconnu qu'en 1930 par l'évêque de Leiria. Dès lors, le développement de cette localité a été tel que Fátima a obtenu le statut de bourg, en 1977, puis de ville, en 1997.
La renommée mondiale de ce sanctuaire s'est accentuée au cours du pontificat de Jean-Paul II, dévot assumé de Notre-Dame de Fátima et qui s’y est rendu en 1982, en signe de remerciement pour avoir survécu à un attentat l'année précédente. En 2000, lors de sa troisième visite sur les lieux, il a annoncé la béatification de Jacinta et de Francisco, à qui le Vatican a attribué une guérison miraculeuse.
Le 13 mai est la date de la première apparition, suivie d'autres le même jour de chaque mois suivant jusqu'à octobre. Elle marque aussi les principales célébrations de Fátima. L'un des moments les plus importants est la procession aux flambeaux, la nuit du 12 mai, où les milliers de cierges des fidèles qui remplissent l'immense esplanade du sanctuaire confèrent à ce lieu une ambiance magique, de communion et de dévotion religieuse. Elle est tout aussi impressionnante que la procession des « adieux » à la Vierge, qui se déroule le 13 mai.
Même les non-croyants présents dans le sanctuaire ne peuvent pas rester indifférents au caractère grandiose, à la sensation de spiritualité et au symbolisme.
En entrant dans l'enceinte des prières, vous apercevrez à l'une des extrémités la Basilique Notre-Dame du Rosaire de Fátima, avec son haut clocher de 65 mètres. Au centre, le monument au Sacré-Coeur de Jésus, et sur un des côtés se trouve la chapelle des Apparitions, à l'endroit précis où la Vierge a demandé aux bergers de construire une chapelle.
Du côté opposé, l'Église de la Sainte-Trinité - Basilique mineure, une oeuvre d'architecture moderne de 125 mètres de diamètre, sans piliers intermédiaires, pouvant accueillir 8 700 personnes, a été inaugurée en 2007. Le projet a été conçu par l'architecte grec Alexandros Tombazis et a fait l'objet d'interventions d'autres artistes, notamment, des Portugais Álvaro Siza Vieira et Pedro Calapez. À l'extérieur se trouve une grande croix en bronze, réalisée par l'Allemand Robert Schad.
Dans la localité, outre le sanctuaire, vous pouvez aussi visiter le musée d'Art sacré et d'Éthnologie, le musée de Cire, le musée Fátima 1917 et la crèche et le village de Bethléem animés (Presépio e Aldeia de Belém Animados).
Aljustrel, où ont vécu les jeunes bergers, est situé à environ 2 km. Pour reconstituer toute l'histoire, il vous faut aussi aller à Loca do Anjo et à Valinhos, autres lieux liés aux apparitions.
Pour découvrir la région, nous vous suggérons de suivre l'itinéraire qui passe par Leiria, en suivant la côte entre les plages de São Pedro de Moel et de Nazaré, et par deux monuments inscrits au patrimoine de l'humanité, le monastère de Batalha et le monastère d'Alcobaça.
Visite de Braga
Parmi les plus anciennes du pays, Braga est une ville vibrante, pleine de jeunes qui étudient dans ses universités.
Bâtie il y a plus de 2000 ans, « Bracara Augusta » fut justement fondée par Auguste, étant située sur l'une des principales voies romaines de la péninsule Ibérique, car c'était un siège administratif de l'Empire que, plus tard, l'empereur Caracala éleva au rang de capitale de la province romaine Gallaecia, actuelle Galice. Le diocèse de Braga est le plus ancien du Portugal et, au Moyen Âge, cette ville parvint même à rivaliser en pouvoir et en importance avec Saint-Jacques-de-Compostelle. L'un des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle passait par là, alors que ce culte commençait à gagner de l'importance, avec la Reconquista chrétienne et la fondation du Portugal.
La cathédrale (Sé) est aussi la plus ancienne du pays et sa construction fut commandée au XIIe siècle par les parents du premier roi du Portugal, Henri de Bourgogne et Thérèse de León, qui y ont leurs tombeaux. Braga est encore aujourd'hui l'un des principaux centres religieux du pays, où les fêtes de la Semaine Sainte et de la Saint-Jean sont les dates importantes du calendrier liturgique et touristique.
Outre le musée du trésor de la cathédrale (Tesouro-Museu da Sé), cela vaut la peine de visiter le musée des Biscayens (Museu dos Biscainhos), installé dans un palais baroque, correspondant à la période la plus marquante pour le patrimoine de Braga, ou le musée archéologique Dom Diogo de Sousa, puisque la ville est aussi riche en vestiges de l'époque romaine. Nous vous suggérons une promenade détendue dans le centre historique pour visiter quelques-unes des nombreuses églises, admirer les maisons et les bâtiments historiques, comme le palais du Rayon (Palácio do Raio), le théâtre Circo, l'Arc de la nouvelle Porte, ou prendre un café à la Brasileira, lieu emblématique, avec vue sur l'agitation de l'Avenida Central. Cette ville est considérée comme la plus jeune du Portugal et parmi ses références contemporaines se distingue le Stade municipal de Braga, conçu par Souto Moura, l'un des architectes portugais les plus renommés, lauréat du prix Pritzker.
Les visiteurs de Braga se doivent de monter au Sanctuaire du Bon Jésus, un symbole de la ville, avec son escalier monumental. Entouré d'espaces verts, il offre un excellent panorama sur la ville, tout comme les deux autres églises des alentours : le Sanctuaire Notre-Dame de Sameiro, important lieu de culte marial au Portugal, ainsi que l'église Sainte-Marie de Falperra. Le Monastère de Saint-Martin de Tibaes et la Chapelle São Frutuoso de Montélios, situés hors du centre historique, méritent aussi une visite, en raison de leur beauté et de leur signification historique.
Parmi les spécialités gastronomiques de Braga, il faut absolument mentionner la morue à la mode de Braga, de Narcisa ou du Minho, le chevreau rôti et le Pudim Abade de Priscos (sorte de flan au citron et à la cannelle confectionné avec du lard fumé). Dans cette ville d'étudiants, ne manquez pas l'animation nocturne adaptée à tous les goûts.
Au cours de ces dernières années, l'établissement de l'université et la qualité de l'architecture contemporaine de Braga lui ont donné un élan de jeunesse, qui confère à cette ville millénaire une modernité inattendue.
Les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle (Santiago)
Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui traversent le Portugal du sud au nord, sont suivis par les pèlerins depuis des siècles. Essayez-les et partez à la découverte du pays et de vous-mêmes.
La destination de ces chemins est la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, sous laquelle, selon la légende, se trouve le tombeau de l'apôtre Saint-Jacques (São Tiago), qui évangélisa la péninsule Ibérique, alors province de Rome. Le culte de ce saint se popularisa tout au long du Moyen Âge, donnant lieu à de grands pèlerinages provenant de tous les coins d'Europe. Et au Portugal, il connut un plus grand essor dès le XIIe siècle, avec la fondation de la nationalité portugaise.
En fonction des points de départ des pèlerins, ils parcouraient au Portugal différents chemins à destination de Saint-Jacques-de-Compostelle, mais actuellement trois parcours principaux peuvent être identifiés.
Le plus ancien est le chemin du Nord. Il part de la cathédrale (Sé) de Porto, puis passe par Rates (où Saint-Jacques lui-même, ordonna l'évêque qui baptisa l'église romane de Saint-Pierre, igreja de São Pedro), Barcelos, Ponte de Lima et Valença, où il entre en Espagne. Au Moyen Âge, le chemin du Nord avait des variantes, mais passait le plus souvent par Guimarães (où, selon la légende, le saint aurait déposé sur la place de Santiago une icône de Notre-Dame), mais surtout par Braga, qui disputait avec Compostelle le titre de centre de la Chrétienté dans la péninsule, en tant que siège de l'archevêché de l'ensemble de la péninsule Ibérique. Son premier évêque fut justement l'évêque de Rates. Une autre variante consistait dans le chemin de la Geira (l'ancienne voie romaine) qui traversait le massif du Gerês jusqu'à Portela do Homem. Mais il y avait aussi le chemin de la côte qui aujourd'hui est balisé. Il part aussi de Porto, puis passe par Vila do Conde, Esposende, Viana do Castelo et Caminha, où vous pouvez franchir la frontière espagnole ou continuer jusqu'à Valença.
Reliant Viseu à Chaves, avec une sortie vers l'Espagne par Vilarelho da Raia, le chemin intérieur a connu un nouveau souffle grâce à la signalisation d'orientation et à l'ouverture d'auberges qui accueillent les pèlerins. Partant de Viseu, ce chemin passe près de Castro Daire, Lamego, Peso da Régua, Santa Marta de Penaguião, Vila Real et Vila Pouca de Aguiar, pour aboutir à Chaves. Il rejoint la voie de l'Argent (Via da Prata), l'ancienne route commerciale des Romains qui traversait l'ouest de l'Espagne.
Un peu plus au sud, le grand chemin central portugais coïncide jusqu'à Santarém avec le chemin du Tage, de pèlerinage à Fátima. Il part de la cathédrale (Sé) de Lisbonne et se poursuit au bord du Tage, en passant par Alverca, Vila Franca de Xira, Azambuja, Santarém, Golegã et Tomar, ancien siège des Templiers au Portugal. À partir de là, il continue en direction de Coimbra, en passant par Alvaiázere, Ansião et Rabaçal. À Coimbra, il faut absolument visiter le monastère de Santa Clara-a-Nova, car il abrite le tombeau de reine sainte Isabelle d'Aragon (XIVe siècle), qui fit le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle et se fit inhumer avec les symboles de la coquille, de la croix de Saint-Jacques et du bourdon. En continuant vers le nord, le chemin passe par Mealhada, Águeda, Albergaria-a-Velha, São João da Madeira, Grijó, avant d'arriver à Porto, point de départ des chemins du Nord.
Partant également de Lisbonne, cette route avait une variante qui longeait la mer, en passant par Sintra, Torres Vedras, Caldas da Rainha, Alcobaça, Batalha et Leiria, puis continuait vers Coimbra, où elle rejoignait le grand chemin central. Toutefois, aujourd'hui, elle n'est pas dûment balisée, ni les chemins qui, au Moyen Âge, partaient de l'Algarve.
Avec la foi du pèlerin ou simplement le désir d'aventure et de communion avec la nature, les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle sont surement une bonne suggestion pour les amateurs de longues randonnées.
Du Portugal à Compostelle : le Chemin Central
Le Chemin central (« Caminho Central »), qui traverse Lisbonne, Coimbra et Porto, est le chemin portugais à destination de Saint-Jacques-de-Compostelle le plus fréquenté. Dès Lisbonne, le chemin est intégralement balisé par les célèbres flèches jaunes qui jalonnent les chemins de Compostelle ainsi que, parfois, par une coquille Saint-Jacques jaune sur fond bleu, symbole officiel du pèlerinage.
Il existe toutefois plusieurs autres chemins de Compostelle au Portugal, tous du sud vers le nord, étant donné que Saint-Jacques-de-Compostelle se situe en Galice, à 120 km au nord de la ville frontalière de Valença.
Au sud de Lisbonne, le chemin de Compostelle n’est pas systématiquement balisé, mais on sait que la route depuis le cap Saint-Vincent jusqu’à Santiago do Cacém était déjà fréquentée par les pèlerins au Moyen Âge, qui empruntaient l’itinéraire aujourd’hui connu sous le nom de Chemin historique de la Route Vicentine (« Caminho Histórico da Rota Vicentina »). Cette Route fait partie du sentier de Grande Randonnée GR11/E9, qui passe également par Lisbonne.
Le Chemin central traverse les localités suivantes (distances approximatives) :
DE LISBONNE À SANTARÉM
1. Lisboa > Alhandra, 33km
Lisboa > Sacavém > Alpriate>Póvoa de Santa Iria > Alverca > Alhandra
2. Alhandra > Azambuja, 24km
Alhandra > Vila Franca de Xira > Carregado > Vila Nova da Rainha > Azambuja
3. Azambuja > Santarém, 32km
Azambuja > Aeródromo > Reguengo > Valada > Porto de Muge > Omnias > Santarém
DE SANTARÉM À TOMAR
4. Santarém > Golegã, 30,5 Km
Santarém > Vale Figueira > Pombalinho > Azinhaga (terre natale de José Saramago, lauréat du Prix Nobel de littérature en 1998) > Golegã
5. Golegã > Tomar, 22km
Golegã > S. Caetano (Quinta da Cardiga) > Vila Nova da Barquinha > Atalaia > Grou > Asseiceira > Santa Cita > Tomar
Coimbra > Adémia de Baixo > Trouxemil > Adões> Sargento Mor > Santa Luzia > Lendiosa > Mealhada
10. Mealhada > Águeda, 31km
Mealhada > Sernadelo > Alpalhão > Aguim > Anadia > Arcos > Avelãs de Caminho > Aguada de Baixo > Águeda
11. Águeda > Albergaria-a-Velha, 19,5km
Águeda > Mourisca do Vouga > Serém de Cima > Albergaria-a-Velha
12. Albergaria-a-Velha > Oliveira de Azeméis, 23km
Albergaria-a-Velha > Albergaria-a-Nova > Pinheiro da Bemposta > Bemposta > Oliveira de Azeméis
13. Oliveira de Azeméis > Grijó, 33,5 Km
Oliveira de Azeméis > Santiago de Riba-Ul > Cucujães > S. João da Madeira > Malaposta > Lourosa > Moselos > Grijó
14. Grijó > Porto 23,5km
Grijó > Perosinho > Vila Nova de Gaia > Porto
DE PORTO À VALENÇA
15. Porto > São Pedro de Rates, 37 km
Porto > Araújo > Maia > Vilar do Pinheiro > Mosteiró > Vilarinho > Ponte de Ave > São Miguel dos Arcos > São Pedro de Rates
16. São Pedro de Rates > Barcelos, 17km
São Pedro de Rates > Pedra Furada/Goios > Pereira > Barcelinhos > Barcelos
17. Barcelos > Ponte de Lima, 34km
Barcelos > Vila Boa > São Pedro de Fins/Tamel > Ponte das Táboas > Outeiro > Grajal > Reborido > Vitorino dos Piães > Anta > Pedrosa > Ponte da Senhora das Neves > Ponte de Lima
18. Ponte de Lima > Rubiães, 22Km
Ponte de Lima > Arcozelo > Ponte da Geira > Ponte do Arco > Alto da Portela/Labruja > São Roque > Rubiães
19. Rubiães > Valença, 17km
Rubiães > São Bento da Porta Aberta > Gontomil > Fontoura > Paços > Pedreira > Tuído > Arão > Valença
Route des Sanctuaires Mariaux
Vénérée de différentes façons au fil du temps, la Vierge Marie, mère de Dieu, est une présence constante dans les manifestations de la religion catholique au Portugal. En visitant les temples qui lui sont dédiés, vous pouvez découvrir la ferveur de cette dévotion.
Fátima, où la Vierge apparut aux trois jeunes bergers en 1917, est sans aucun doute le principal lieu de culte au Portugal et l'un des sanctuaires du culte marial les plus importants au monde. Depuis lors, et tout spécialement le 13 de chaque mois, ce lieu de foi et de paix accueille des pèlerinages qui culminent en mai et en octobre, lorsque des foules expriment leur foi d'une façon qui émeut aussi bien les croyants que les non-croyants.
Au Portugal, le culte de Notre Dame (Nossa Senhora) remonte à la fondation de la nationalité et il a stimulé la création de monastères, de chapelles, d'églises ou de sanctuaires qui sont le théâtre de célébrations et de fêtes, qui attirent beaucoup de monde. Raison pour laquelle, la plupart des cathédrales au Portugal sont dédiées à Sainte Marie, comme c'est le cas des cathédrales de Porto, Viseu, Lisbonne et d'Évora, ainsi que beaucoup d'autres.
Toutefois, sur un parcours allant du nord au sud, nous pouvons dès lors souligner l'église de Nossa Senhora da Agonia à Viana do Castelo, centre d'une des processions les plus riches en couleurs du Portugal. À Braga, la cathédrale portugaise la plus ancienne est dédiée à Sainte Marie et, dans ses alentours, ont lieu des manifestations de grande dévotion au sanctuaire de Nossa Senhora do Sameiro, église de Santa Maria da Falperra et au sanctuaire de Nossa Senhora da Abadia, à Santa Maria do Bouro, Amares. En ce qui concerne Guimarães, il vaut la peine de visiter l'église de Nossa Senhora da Oliveira et le sanctuaire de Nossa Senhora da Penha. À Lamego, le sanctuaire de Nossa Senhora dos Remédios qui domine la ville du haut d'un immense escalier, est l'un des lieux de culte marial les plus célèbres, à l'occasion de sa grande procession.
À Porto, vous avez la cathédrale qui invoque Notre Dame de l'Assomption (Nossa Senhora da Assunção), et à Coimbra, l'ancienne cathédrale (Sé Velha), ou église de Santa Maria, est plutôt une église forteresse associée au style roman et à l’époque de la fondation du Portugal. En continuant vers le sud, vous trouvez deux monuments dédiés à Sainte Marie qui sont patrimoine national : l'abbaye cistercienne d'Alcobaça, que le premier roi du Portugal fit construire, et un véritable condensé de sculpture en pierre que constitue le monastère de Santa Maria da Vitória ou monastère de Batalha, car il commémore la victoire lors d'une bataille pour la conquête de l'indépendance du Portugal. À proximité se trouve la plage de Nazaré dont l'église de Nossa Senhora fait l'objet d'une procession qui attire aussi beaucoup de monde, étant associée à un célèbre miracle local.
À Lisbonne, il existe différents temples dédiés à Notre Dame, certains connaissant une véritable dévotion populaire, comme c'est le cas de la chapelle de Senhora da Saúde, dans le quartier historique de la Mouraria. Outre la cathédrale patriarcale (Sé Patriarcal), ou église de Santa Maria Maior, le plus important est le monastère des Hiéronymites (Mosteiro dos Jerónimos), un des monuments les plus impressionnants de la capitale, inscrit au patrimoine mondial et dont l'église est dédiée à Sainte Marie de Belém. Au sud de Lisbonne, le sanctuaire de Nossa Senhora do Cabo est situé au cap Espichel ; c'est le lieu d'une importante procession désignée sous le nom de « Círio da Senhora do Cabo » ou « Círio Saloio ».
Un peu plus loin, en Alentejo, vous trouvez l'un des plus grands lieux de pèlerinage, le sanctuaire de Nossa Senhora de Aires, situé près de Viana do Alentejo, mais aussi le sanctuaire de Nossa Senhora da Conceição ou Solar da Padroeira, à Vila Viçosa, depuis que, en 1646, Jean IV proclama l'icône de de Notre Dame de la Conception (Nossa Senhora da Conceição) sainte patronne du Portugal.
Finalement, en Algarve, sur un parcours d'invocation mariale vous avez la cathédrale de Santa Maria à Faro, l'église de Santa Maria do Castelo à Tavira et la Fête de la Mère de Dieu (Festa da Mãe Soberana), qui se déroule à Loulé en l'honneur de Notre Dame de la Piété (Nossa Senhora da Piedade).
Templiers
Inspirés par les mystères de l'histoire des chevaliers de l'ordre du Temple et par sa symbolique riche en messages occultes, vous pouvez partir à la découverte des trésors templiers au Portugal.
L'ordre des Templiers s'établit au Portugal au XIIe siècle, pour aider les premiers rois portugais dans le cadre de la Reconquista et pour continuer les croisades. Leur château, qu'ils fondèrent à Tomar en 1160, était à l'époque le dispositif militaire le plus moderne et le plus avancé du royaume, inspiré des fortifications de la terre sainte. Mais presque deux siècles plus tard, en 1312, cet ordre fut aboli par le pape Clément V, dans le but de mettre fin à sa renommée et à son pouvoir. Néanmoins, au Portugal l'ordre du Christ fut créé ; comme fidèle héritier et dépositaire de toutes ses richesses spirituelles et matérielles, il conserva son esprit de croisade pendant l'épopée des Grandes Découvertes.
En plein coeur du Portugal, vous pouvez vous laisser guider par des histoires qui vous transportent dans une quête imaginaire du Saint-Graal.
Entre le Tage et son affluent, le Zêzere, vous découvrez l'emblématique château d'Almourol, la petite ville riveraine de Constância ou la mystérieuse Tour de Dornes. La ville de Tomar, qui fut jadis le lieu de réunion des chevaliers et des héros de la quête du Graal est désormais le point fort d'une excursion, au cours de laquelle vous allez découvrir des paysages et des monuments fabuleux.
Ainsi, vous saurez bien plus de choses sur les audacieux chevaliers chrétiens qui avaient leur siège au couvent du Christ ; vous apprendrez que la rotonde (Charola) fut construite sur le modèle du Saint-Sépulcre de Jérusalem et que l'église manuéline respecte les proportions du Temple de Salomon, le lieu de la fondation de l'ordre.
Patrimoine Juif
En traversant des villages, des petites et grandes villes, partez à la découverte d'un patrimoine riche en vestiges qui évoquent la présence juive au Portugal.
Bien qu'il existe des références plus anciennes, c'est entre les Ve et XVe siècles que la communauté juive séfarade, c’est-à-dire les juifs de la péninsule Ibérique, s'établit sur le territoire qui est aujourd'hui le Portugal, contribuant de façons les plus diverses à la culture portugaise. Protégés par les monarques, nombreux sont ses membres, parmi lesquels se trouvaient des philosophes, humanistes, scientifiques et marchands, mais aussi des professions plus courantes comme cordonniers, tailleurs ou tisserands, qui participèrent activement aux différents évènements importants de l'histoire portugaise. Notamment, le moment de la fondation de la nationalité et leur rôle dans le peuplement du territoire puis, plus tard, les contributions financières et scientifiques, pendant l'époque des Grandes Découvertes en témoignent. À noter, le grand mathématicien et cosmographe du XVIe siècle, Pedro Nunes, créateur du vernier, un instrument de navigation.
En 1496, l'édit d'expulsion des juifs au Portugal les obligea à se convertir au catholicisme, faisant d'eux des nouveaux chrétiens. Nombreux sont ceux qui abandonnèrent le pays, mais beaucoup d'autres restèrent et continuèrent à pratiquer leur foi en secret, devenant ceux que l'on appelle les marranes ou crypto-juifs. Les marques et les inscriptions symboliques de cette époque sont encore visibles, incrustées sur les maisons des anciens quartiers juifs (judiarias), dont les vestiges sont préservés dans certaines localités comme Trancoso, Belmonte, Guarda ou Castelo de Vide.
Rua Nova, Rua Direita, Rua da Estrela ou Espinosa sont autant d'exemples de noms de rues qui indiquent l'existence d'un ancien quartier juif sur les lieux. En observant les maisons, vous pouvez voir au rez-de-chaussée une porte large donnant accès au magasin et une autre plus étroite, l'entrée du logement qui est situé à l'étage au-dessus. Elles témoignent du rôle important que les juifs ont joué dans la stimulation de l'activité commerciale. Sur certaines est encore visible l'encoche de la « mezuzah » (parchemin contenant des mots de la Bible, qui selon la tradition juive devait être placé sur le montant droit de la porte).
Un des premiers ouvrages imprimés dans le pays fut une édition du Pentateuque, réalisée par Samuel Gacon, à Faro, à 1487. Il existe plusieurs musées sur la présence juive au Portugal, comme à Castelo de Vide, Belmonte, Faro ou Tomar, ce dernier étant installé dans une ancienne synagogue du XVe siècle. Et vous pouvez facilement partir à la découverte de l'histoire juive du Portugal, en suivant la Route des Judiarias, témoin de la rencontre des peuples et des cultures que nous sommes fiers de préserver.
Dans leur diaspora, les juifs ont aussi diffusé la langue et la culture portugaises. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Portugal a accueilli des milliers de juifs qui fuyaient les persécutions nazies. Ayant une existence légale au Portugal depuis 1912, la communauté juive a actuellement des synagogues à Lisbonne, Porto, Trancoso et Belmonte.
Fêtes et Dévotions
Dans un acte de foi ou pour le simple plaisir de la découverte, vous trouvez au Portugal différents motifs de visite et de célébration religieuse et autres parcours de quête intérieure.
Le Portugal, la plus ancienne nation d'Europe, dont les frontières sont définies depuis le XIIe siècle, est formé d'un territoire conquis aux Maures qui, à l'époque, y résidaient. Lors de cet effort de la reconquête chrétienne, dite Reconquista, les rois portugais obtinrent l'aide des mouvements des croisades, notamment celle des chevaliers du Temple. C'est pour cette raison qu'il s'agit d'un pays traditionnellement catholique et, encore de nos jours, de nombreux temples et cultes religieux plongent dans les racines historiques de la fondation nationale. Le culte marial est un exemple parmi d’autres et de nombreux sanctuaires mariaux, ainsi que différentes formes de vénération de la Vierge Marie se trouvent au Portugal. Mais Fátima, lieu des apparitions de la Vierge aux trois jeunes bergers en 1917 est, sans aucun doute, le lieu sacré le plus important du pays. Connue comme ville de la Paix, il s'agit d'un terroir de forte spiritualité, à laquelle personne, croyant ou non, ne peut rester indifférent.
En l'honneur de Notre Dame (Nossa Senhora) et de bien d'autres saints, de nombreuses dévotions se manifestent sous forme de fêtes, processions et pèlerinages de grande signification populaire. C'est le cas des fêtes de Notre Dame de l'Agonie, à Viana do Castelo, des pèlerinages autour de Braga - dédiés à Notre Dame de Sameiro, au sanctuaire de Saint-Benoît de la porte ouverte (São Bento da Porta Aberta), à celui de Notre-Dame de l'Abbaye (Nossa Senhora da Abadia) - ou au sanctuaire de Notre Dame de la Penha à Guimarães ou à Notre Dame des Remèdes (Nossa Senhora dos Remédios) à Lamego, pour ne mentionner que ceux qui attirent le plus de monde dans le Nord du Portugal. Plus au sud, notez les fêtes de la Reine Sainte à Coimbra, les fêtes et les processions de cierges dédiées à Notre Dame de Nazaré et à Notre Dame du Cap (Cap Espichel, Sesimbra), au sanctuaire de Notre Dame d'Aires, près de Viana do Alentejo et au sanctuaire de Notre Dame de la Conception (Nossa Senhora da Conceição), à Vila Viçosa toujours en Alentejo. En Algarve, mentionnons surtout les fêtes de la Mère de Dieu (Festas da Mãe Soberana), à Loulé, sans doute la plus grande manifestation religieuse au sud de Fátima.
En plus, de nombreuses autres fêtes riches en couleurs se déroulent dans tout le pays, comme les fêtes des saints populaires qui, à Lisbonne, sont célébrées le 13 juin, jour de Saint Antoine de Padoue, et à Porto le 24 juin, jour de Saint Jean. D'ailleurs, Saint Antoine (Santo António), dont l'église et le musée situés près de la cathédrale reçoivent de nombreux visiteurs, fait l'objet d'une grande vénération dans la capitale où il est né, tout comme dans l'ensemble du pays.
Comme vous le voyez, il y a différents chemins de pèlerinage qui peuvent être parcourus au Portugal, mais ceux qui vont en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui depuis le XIIe siècle relient d'importants centres religieux, sont une des grandes références de l'identité culturelle européenne. Vous pouvez donc vous joindre aux pèlerins du monde entier qui font ledit chemin portugais (bien qu'il n’y ait pas qu'un seul parcours), pour découvrir le patrimoine historique et être en communion avec la nature.
Cependant, de nombreux juifs y vécurent aussi, depuis la fondation du pays - qu'ils aidèrent à peupler - et particulièrement dès 1492, lorsqu'ils furent expulsés d'Espagne. Vous pouvez retrouver aujourd'hui les vestiges de la présence séfarade dans de nombreuses petites et grandes villes, surtout sur l'axe parallèle à la frontière dans la région Centre du Portugal et au nord de l'Alentejo. Cachée durant des siècles, cette présence se révèle désormais par le patrimoine historique et culturel d'une communauté qui a apporté d'importantes contributions au développement de la navigation, de la médecine et de l'économie nationales.
Dans l'ensemble du pays, vous pouvez visiter des églises et des sanctuaires qui sont de véritables musées de boiseries sculptées et dorées, d'azulejos et d'art sacré, authentiques symboles de toute la culture d'un peuple. Et vous pourrez croiser bien d'autres dévotions, car le pays jouit d'une grande liberté religieuse. Finalement, les fêtes et les dévotions religieuses sont aussi un appel au voyage, qui favorise la richesse culturelle et spirituelle du visiteur.